Célia Lefèvre réinvente la conception de formations e-learning avec Oléa Formation
« Le e-learning ne doit pas tuer l’humain. Il peut, au contraire, le révéler. » – Célia Lefèvre
Créer une formation e-learning efficace et engageante, ce n’est pas toujours simple.
Entre idées floues, outils multiples et absence de cadre clair, nombreux sont ceux qui veulent transmettre… sans savoir par où commencer. Faut-il tout maîtriser techniquement pour se lancer ? Comment structurer ses contenus sans perdre le fil ? Et surtout, comment ne pas perdre l’humain dans une formation à distance ?
C’est là que beaucoup décrochent. Et c’est là qu’Oléa Formation intervient.
Imaginé par Célia Lefèvre, ce centre dédié à l’ingénierie pédagogique digitale, propose une méthode claire, accessible, et profondément humaine pour accompagner pas à pas celles et ceux celles et ceux qui souhaitent former autrement. Aujourd’hui, le projet se lance grâce au crowdfunding, avec l’ambition de rendre ces compétences accessibles au plus grand nombre.
Alors Célia, comment en es-tu arrivée là ? Quel a été ton parcours ?
Mon parcours, c’est celui d’une reconversion qui a tout changé.
Depuis toute petite, je voulais devenir enseignante. Ma mère m’a toujours soutenue dans cette voie, elle y croyait autant que moi. Et puis… elle est partie. Ce moment a été un déclencheur : « Pour elle, je dois aller au bout de mes ambitions« .
Mais je ne voulais pas être juste « prof » dans un cadre figé. Alors quand le COVID a fermé les facs et que j’ai dû travailler, j’ai repensé à mes parents : maman qui n’avait pas eu la chance de faire des études, papa relégué au dernier rang à l’école parce que « fils d’ouvrier ».
C’est là que j’ai découvert l’ingénierie pédagogique à distance. J’ai réussi à me faire financer un titre professionnel par la région, et tout a basculé.
Premier contrat en freelance, puis un deuxième, puis un troisième… En quelques mois, j’avais trouvé ma voie. J’accompagnais des entreprises dans la création de leurs formations digitales.
Et puis il y a eu ce voyage en Asie, ce moment de pause nécessaire. Dans un avion entre Bangkok et Doha, j’ai eu une révélation : je voulais transmettre ce que j’avais appris, former d’autres personnes à ce métier qui avait changé ma vie.
Voilà comment je suis arrivée ici : d’une vocation d’enseignante contrariée à entrepreneure dans la pédagogie digitale, avec toujours cette même envie de transmettre.
Qu’est-ce qui t’a inspiré à créer Oléa Formation ?
Deux révélations coup sur coup.
La première, dans cet avion entre Bangkok et Doha : je voulais créer le parcours le plus complet possible pour former à l’ingénierie pédagogique. Permettre à des milliers d’autres personnes de changer leur vie comme j’avais changé la mienne.
La deuxième est arrivée quelques semaines plus tard, lors de ma dernière session de DU Neurosciences. Autour de moi, des enseignants fatigués, mais pleins d’envie de faire autrement. Des profs qui tentaient de sortir des pratiques habituelles, qui cherchaient du sens. Cette nuit-là, dans mon petit Airbnb, je n’ai pas fermé l’œil. J’ai écrit les bases d’Oléa. Parce que j’ai réalisé une chose : ces enseignants passionnés méritaient mieux qu’un système qui ne les reconnaît plus. Ils avaient choisi ce métier par vocation, mais s’épuisaient dans des cadres rigides.
Je voulais leur offrir une nouvelle voie professionnelle épanouissante, sans qu’ils renient leur vocation première. Leur montrer que leur expertise pédagogique pouvait prendre une nouvelle forme, plus libre, plus créative. Oléa, c’est né de cette envie : revaloriser l’acte d’enseigner en donnant aux professionnels de la pédagogie les outils pour créer des formations e-learning qui transforment vraiment.
Pas du « digital pour le digital », mais une vraie pédagogie numérique, humaine et scientifique à la fois.
Et concrètement, qu’est-ce qu’Oléa offre ?
Oléa, c’est un centre de formation spécialisé dans l’ingénierie pédagogique e-learning, avec une approche qui nous différencie vraiment.
Notre mission : former les professionnels à concevoir des formations digitales qui transforment réellement. Pas des PowerPoints déguisés, mais de vrais parcours d’apprentissage.
Nos formations s’adaptent à votre niveau et vos objectifs :
Vous débutez ? « Posez les bonnes bases » – un parcours pour apprendre à vendre sa formation sans se vendre, avec tous les outils pratiques (syllabus, grille Qualiopi, budgets…) et un accompagnement individuel.
Pour tester le métier ? « Découverte de l’ingénierie pédagogique » – 4 matinées d’ateliers pour découvrir ce métier en douceur, avec un mini-projet concret à réaliser.
Prêt·e à vous lancer ? « Créez votre première formation e-learning » – 6 modules guidés sur 6 mois, avec classes virtuelles et accompagnement communautaire pour créer votre premier module.
Besoin de se différencier : « Formez mieux grâce aux neurosciences » – le parcours complet avec workshops, accompagnement individuel et certification qualité Oléa.
Vous êtes déjà pro ? : « De l’idée au module pro en 2 mois » – co-création individuelle avec nos ingénieurs pédagogiques pour finaliser un module prêt à commercialiser.
Notre approche combine neurosciences, accompagnement humain et flexibilité, dans un écosystème où vous n’êtes jamais seul·e.
Quel impact souhaites-tu avoir dans le domaine de l’éducation avec ce projet ?
Mon impact, je le vois à trois niveaux.
D’abord, transformer la perception du e-learning. Je veux qu’on arrête de croire que former en e-learning, c’est faire des PowerPoints ou des vidéos sans âme. Former, c’est créer de la transformation, et ça s’apprend. Je veux montrer que le e-learning peut vraiment changer des vies – il a changé la mienne.
Ensuite, revaloriser l’acte d’enseigner. Je veux que celles et ceux qui ont choisi ce métier par vocation puissent retrouver du sens, de la fierté, et de l’épanouissement. Qu’ils se sentent légitimes, innovants, reconnus. Pas juste « prof » dans un système qui s’épuise, mais créateurs de parcours qui marquent.
Enfin, révolutionner le système éducatif français. Je suis convaincue qu’il peut être renforcé par le e-learning – à condition qu’il soit bien fait. Pas du « digital pour le digital », mais une vraie pédagogie numérique de qualité, humaine, créative et scientifique à la fois.
J’ai vu des apprenants se reconstruire, reprendre confiance, créer un nouveau chemin grâce à un module bien conçu, pensé pour eux, à leur rythme. C’est ça que je veux démultiplier.
Avec Oléa, je veux former une génération de professionnels capables de concevoir des formations qui transforment vraiment. Parce que derrière chaque module bien conçu, il y a des vies qui changent.
C’est ça, l’impact que je veux avoir : montrer que le e-learning peut être profondément humain.
Pourquoi as-tu choisi le crowdfunding pour financer ton projet et pourquoi My Moojo ?
Parce que je ne voulais pas me retrouver face à des investisseurs en costume qui me demandent mon reporting sans comprendre ce qui nous anime quand on a la passion de transmettre.
Le crowdfunding, c’est cohérent avec mes valeurs : je veux que cette école appartienne à celles et ceux qui y croient vraiment. Que ce soit financé par des gens qui comprennent l’enjeu, qui ont peut-être vécu les mêmes frustrations dans l’enseignement.
Et puis, il y a eu cette rencontre avec My Moojo. Dès le premier contact, j’ai senti que c’étaient les seuls à vraiment valoriser les projets éducatifs. Pas juste « encore une formation en ligne », mais une vraie mission.
Ils m’ont tendu la main quand j’étais encore dans le flou, m’ont fait confiance avant même que tout soit carré. Ça, ça n’a pas de prix.
Avec eux, je ne suis pas un numéro dans une liste de projets. Je suis Célia, qui veut révolutionner la pédagogie digitale, et ils le comprennent.
C’est exactement l’état d’esprit que je veux pour Oléa : de l’humain avant tout.
Quels sont les défis que tu rencontres pendant ta campagne et comment as-tu prévu de les surmonter ?
Le plus gros défi, c’est l’écart entre l’intérêt manifesté et le passage à l’acte. J’ai une liste de plusieurs centaines de personnes intéressées par le projet, mais très peu ont contribué pour l’instant. Nous sommes à moins de 1000 euros sur les 5900 euros du premier palier. Au début, ça m’a démotivée. Je me suis même demandé si j’avais mal évalué le besoin, si les gens croyaient vraiment au projet.
Et puis je me suis rappelé pourquoi j’avais créé Oléa : pour ces enseignants fatigués que j’ai rencontrés, pour tous ceux qui cherchent une alternative. Ils existent, je les ai vus. Alors j’ai changé d’approche. Au lieu de parler à une masse, je parle à des personnes. Je raconte mon histoire, je montre ce qu’on construit concrètement. Je mise sur l’authenticité plutôt que sur les grandes promesses.
Et surtout, j’accepte que ce soit un marathon, pas un sprint. Chaque contribution, même petite, c’est quelqu’un qui croit en cette vision. Et ça, ça n’a pas de prix.
Parmi tes contreparties, y a-t-il des offres exclusives à ta campagne de crowdfunding ?
Les formations elles-mêmes ne sont pas exclusives à la campagne, mais ce qui l’est, ce sont les prix !
Les contributeurs bénéficient de tarifs exceptionnels, parfois divisés par deux par rapport aux prix publics qui seront pratiqués une fois Oléa officiellement lancée.
C’est ma façon de remercier ceux qui me font confiance avant même que tout soit finalisé. Ils investissent dans une vision, dans un projet en construction, et je trouve ça juste qu’ils en soient récompensés.
En plus, ils auront accès en avant-première aux contenus, et leur feedback nous aidera à peaufiner nos parcours. Ils ne sont pas juste contributeurs, ils deviennent co-créateurs d’Oléa.
Comment souhaites-tu impliquer ta communauté dans ton projet ?
Je ne veux pas de « clients » qui payent et qui repartent. Je veux des collaborateurs, des gens qui croient vraiment en une autre façon de former.
Des embassadeurs qui testent nos outils, qui nous disent « ça marche » ou « ça cloche », qui partagent leurs galères et leurs victoires. Parce qu’au fond, on apprend tous ensemble. Concrètement ? On les implique dès la conception. Ils ont accès en avant-première aux contenus, ils nous donnent leur retour, on ajuste ensemble. C’est leur expérience qui nourrit ce qu’on construit.
Et quand ils réussissent – quand ils créent leur première formation, quand ils changent de vie professionnelle – ils deviennent nos meilleurs porte-paroles. Pas parce qu’on leur demande, mais parce qu’ils ont envie de partager ce qui a marché pour eux.
C’est ça, ma communauté : des gens qui ne subissent pas la formation, mais qui la co-créent. Qui se sentent légitimes à dire « moi aussi, j’ai mon mot à dire sur la pédagogie ».
Parce qu’au final, les meilleurs formateurs, ce sont souvent ceux qui ont été les plus frustrés par les formations qu’ils ont reçues.
Quels sont tes objectifs à court et long terme pour Oléa Formation ?
À court terme, c’est du concret : finaliser nos parcours pour qu’ils soient vraiment à la hauteur de ce qu’on promet. Pas question de bâcler.
Accompagner nos premiers apprenants comme ils le méritent – être là quand ça coince, célébrer quand ça marche. Et stabiliser l’équipe, parce qu’on ne peut pas faire du bon boulot si on est dans l’urgence permanente.
À long terme, j’ai une vision qui me fait vibrer : créer un vrai « studio de formation » hybride. Un lieu où on mélange présentiel et distanciel, où les gens viennent apprendre mais aussi créer ensemble.
Former des milliers de professionnels, oui, mais pas n’importe comment. Je veux qu’on devienne LA référence quand on parle de pédagogie digitale éthique. Que les gens se disent « si c’est certifié Oléa, c’est que c’est du solide ».
Et surtout – ça, c’est mon rêve un peu fou – j’aimerais qu’on influence les pratiques. Que dans 5 ans, quand quelqu’un dit « formation e-learning », on pense automatiquement « avec de l’humain dedans ».
Parce qu’au fond, mon objectif, c’est pas juste de former des gens. C’est de changer la façon dont on forme.
Et toi, c’est quoi ton mojo ?
Mon mojo, c’est cette conviction profonde : former, c’est un acte d’amour. Et je ne supporte pas qu’on ait transformé ça en usine à vidéos et à PowerPoints basiques.
Ce qui me lève le matin, c’est de savoir qu’il y a des profs géniaux qui s’épuisent dans des systèmes rigides, des formateurs passionnés qui ne savent pas comment passer au digital sans perdre leur humanité.
Moi, j’ai envie de leur dire : « Votre expertise, elle vaut de l’or. Votre passion, elle peut toucher des milliers de gens. Il faut juste apprendre à la traduire autrement. »
Quand je vois un ingénieur pédagogique qui me dit « Grâce à ton accompagnement, j’ai élevé mes modules au niveau supérieur et mes apprenants me remercient », là, je sais pourquoi je fais ça. Parce que derrière chaque professionnel qu’on épanouit, il y a des centaines d’apprenants qui vont bénéficier d’une pédagogie de qualité.
C’est ça, mon mojo : transmettre cet amour de la pédagogie à tous ceux qui veulent enseigner autrement. Créer un effet domino où chaque formateur qu’on accompagne va transformer des vies à son tour.
Au fond, ce qui me motive, c’est de prouver que l’humain et le digital, ça peut faire des étincelles.
Pour terminer, quel(s) conseil(s) donnerais-tu à d’autres porteur(euse)s de projets qui souhaitent lancer une campagne de crowdfunding ?
Ne vous lancez pas pour l’argent. Si c’est juste pour lever des fonds, passez votre chemin. Le crowdfunding, c’est épuisant, c’est émotionnel, c’est des montagnes russes permanentes.
Lancez-vous si vous avez un message à porter. Quelque chose qui vous tient aux tripes, qui vous fait vibrer même à 3h du matin quand vous réécrivez votre pitch pour la dixième fois.
Et surtout, parlez avec votre cœur. Oubliez le jargon marketing, les phrases toutes faites : ça ne fonctionne pas. Racontez plutôt pourquoi vous, pourquoi maintenant, pourquoi c’est important pour vous.
Moi, j’ai mis des semaines à accepter de parler de ma mère dans cette campagne. J’avais peur que ce soit « trop perso ». Et finalement, c’est ce qui touche le plus les gens.
Dernier conseil : préparez-vous à douter. Il y aura des jours où vous vous direz que personne ne comprend votre projet, que vous vous êtes plantée. C’est normal. Moi aussi, j’ai eu envie d’arrêter quand j’ai vu que ma liste mail ne suivait pas.
Mais au fond, ce que les gens achètent, c’est une intention vraie. Une histoire qui les touche. Une vision qui les inspire.
Alors restez authentiques, même si c’est plus dur. C’est ça qui fait la différence sur le long terme.
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