Et si l’EdTech européenne ne faisait que commencer ?

L’Europe entre dans une nouvelle ère : celle où l’éducation numérique devient un levier stratégique pour ses sociétés, ses économies et sa jeunesse. Longtemps fragmenté, encore émergent, l’écosystème EdTech européen s’industrialise, s’internationalise et innove à grande vitesse.

Alors que l’Asie et les États-Unis dominent le secteur, une autre vision, plus humaine et plus collaborative, s’installe lentement sur le Vieux Continent. Et si, finalement, l’EdTech européenne ne faisait que commencer ?

Le marché européen de l’EdTech représentait 38,7 milliards de dollars en 2023 et pourrait atteindre 91 milliards d’ici 2030, voire 253 milliards d’ici 2034 selon les scénarios les plus ambitieux (HolonIQ). C’est un boom discret, mais qui traduit une lame de fond portée par des facteurs multiples : digitalisation des établissements, crise des vocations enseignantes, montée des inégalités, urgence climatique. 

Mais en Europe, cette croissance reste encore silencieuse, progressive, presque souterraine. L’EdTech progresse ici comme une marée montante, pas comme une révolution soudaine.

Face aux défis des systèmes éducatifs traditionnels, l’EdTech n’apporte pas seulement des outils : elle propose une redéfinition des apprentissages. Et elle le fait à l’européenne, c’est-à-dire avec plus de précaution, mais aussi plus de conscience collective.

Loin des promesses de disruption à tout prix, l’EdTech européenne met l’accent sur un principe crucial : réinventer l’éducation sans supprimer le rôle essentiel de l’enseignant. Micro-certifications, apprentissage hybride, évaluation intelligente ou jeux pédagogiques immersifs apparaissent, non pas pour remplacer l’école, mais pour enrichir la relation pédagogique.

Les projets d’apprentissage adaptatif, renforcés par l’intelligence artificielle, sont déjà testés dans plusieurs dizaines de classes pilotes en Allemagne, en Italie et en Suède. L’objectif ? mieux soutenir les élèves en difficulté, sans jamais reléguer l’enseignant au second plan.

L’écosystème reste fragmenté. Contrairement aux États-Unis où les licornes de l’EdTech lèvent des centaines de millions (Duolingo, Coursera), l’Europe est encore dominée par des PME et startups à taille humaine, souvent sous-capitalisées.

En 2024, les levées de fonds ont atteint 0,8 milliard de dollars, en recul par rapport à 2023 (1,2 Md$), mais le nombre de deals a augmenté, signe que l’écosystème s’élargit (HolonIQ, European EdTech Funding Report 2024).

En matière d’innovation éducative, tous les pays n’avancent pas au même rythme. La Finlande est souvent citée en exemple, non pas pour le volume d’investissement, mais pour sa capacité à tester rapidement les solutions en conditions réelles.

« En Finlande, c’est d’abord en écoutant enseignants et élèves que les innovations EdTech se développent, puis sont testées rapidement en classe. »
 xEdu / Nordic EdTech Forum

Des initiatives comme IMPACT EdTech ou EmpowerED cherchent à résoudre ce goulet d’étranglement en facilitant les tests et expérimentations. Par ailleurs, le Digital Education Action Plan de la Commission européenne mobilise 1,5 milliard d’euros pour structurer le secteur et favoriser l’émergence d’une souveraineté numérique éducative.

Moins bruyante mais plus soucieuse de ses impacts sociaux, l’EdTech européenne pourrait bien devenir un laboratoire mondial d’innovation pédagogique. Elle pose les bases d’un modèle où les communs éducatifs, la co-construction, et l’ancrage local prennent le pas sur la seule logique de croissance.

C’est dans ce contexte que My Moojo propose une alternative concrète : tester rapidement son marché, levées des fonds sans les contraintes traditionnelles et avec sa communauté, via le crowdfunding. Une plateforme qui redonne du pouvoir aux enseignant·e·s, éducateur·rice·s, parent·e·s, entrepreneur·e·s et porteur·se·s de projets éducatifs, tout en répondant à un besoin souvent négligé dans le monde de l’innovation pédagogique : le financement de départ. Car comme le souligne sa fondatrice Sara Reynaud dans plusieurs interviews, l’un des principaux freins reste l’isolement des porteurs de projets face aux banques et aux réseaux d’investisseurs. L’innovation ne suffit pas : l’accès aux ressources financières est souvent le nerf de la guerre. 

En accompagnant les porteurs de projets, en leur donnant accès à un espace de visibilité et de mobilisation, My Moojo devient une brique essentielle d’un écosystème éducatif plus résilient et participatif.

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Pourquoi dit-on que l’EdTech européenne ne fait que commencer ?

Parce que les investissements, l’innovation pédagogique et les politiques publiques s’accélèrent, mais restent bien en deçà de leur potentiel. L’Europe est en train de structurer un écosystème unique, mais encore jeune.

Quels pays dominent le marché européen ?

L’Allemagne concentre environ 27 % du marché, suivie du Royaume-Uni, de la France et des Pays-Bas. Mais l’Europe du Sud (Espagne, Italie, Portugal) progresse rapidement.

Quelles sont les tendances EdTech clés ?

IA générative, apprentissage adaptatif, certifications hybrides, XR (réalité augmentée et virtuelle), mais aussi outils low-tech pour lutter contre les inégalités numériques.

Comment My Moojo se positionne dans cette transformation ?

My Moojo permet aux porteurs de projets de tester rapidement leur marché, réaliser des levées de fonds sans les contraintes traditionnelles et, de mobiliser leur communauté.